Fiction 365 by collectif

Fiction 365 by collectif

Auteur:collectif [collectif]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique, Nouvelles, SF
Éditeur: Opta
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Dévouement automobile

THOMAS WYLDE

Quand on habite L.A. il faut pouvoir compter sur sa voiture. Aussi lorsqu'on a volé ma Camaro 67, qui ne m'avait jamais laissé tomber, je suis parti à sa recherche…

J'en pinçais pour elle, ça on peut le dire.

Une Camaro de 1967. Treize ans que je l'avais et cette sacrée machine était en passe de devenir une pièce de collection.

Le bon point avec cette voiture c'est qu'elle ne m'a jamais laissé en rade, malgré un entretien sporadique.

Elle avait le chic pour se garder assez de pression dans les pneus, d'eau ou de liquide de frein, et me ramener à la maison, même quand ça faisait vraiment mal.

Un été elle avait réussi à me faire traverser la Vallée de la Mort avec une courroie de ventilateur qui ressemblait à un chat-à-neuf-queues, et les trois fois où j'étais tombé en panne d'essence, trois fois j'avais pu arriver jusqu'à une station, au pied de la pompe.

Cette voiture me pardonnait tout. J'ai roulé des années avec la même huile, une vraie boue pleine de débris antédiluviens, mais quand à la fin, il y a trois ans de cela, je me suis décidé à sortir le moteur, il était comme neuf à l'intérieur.

Une belle bagnole.

Et ils me l'ont piquée.

Ces salauds de voleurs de voitures me l'ont piquée.

Ils ont eu les plaques, évidemment, et elles doivent déjà être sur un autre véhicule. Si jamais vous voyez une bagnole immatriculée en Californie, TPX 935, ne vous occupez pas de la marque, ni du modèle, ni de l'année, appelez les flics, ce sont mes plaques.

Il y a quelque temps donc, je laisse tomber mon boulot à North Hollywood. J'avais juste besoin d'un peu plus de temps à moi, mais apparemment je leur appartenais dix heures par jour et six jours par semaine. Un vendredi soir je leur laisse un mémo réclamant plus de temps libre, et une augmentation pour rajouter du piquant au truc, puis je me taille.

Je ne bougeai pas de chez moi la semaine suivante, rivé au téléphone, mais espérant bien qu'il ne sonnerait pas. Et il sonna évidemment, vers neuf heures et quart, le lundi matin. Debout près de l'appareil, je me demandais bien ce que j'allais leur dire. Parce qu'à ce moment précis, je n'avais vraiment pas envie de travailler, pour personne.

Ce n'était qu'un casse-pied qui vendait des abonnements. Soulagé je retournai sous ma douche.

La semaine entière se passa sans que j'entende parler de la Compagnie.

Parfait ! Le vendredi soir je ressentis le besoin de me remuer. J'étais bien dans ma peau. Je sautai dans ma voiture et nous fîmes la tournée ; inutile que je vous donne des détails.

Le lendemain matin, en route pour la tournée du samedi, je me dirige au petit trot vers le trottoir où j'ai garé la Camaro. Pas de voiture.

Pendant une bonne minute je reste planté là, l'air d'un fou, à regarder l'endroit où je l'ai laissée la veille. Je me passe la mémoire à l'essoreuse : je ne l'ai prêtée à personne, je n'ai pas appelé



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.